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Une vedette de cinéma aux abords de la cinquantaine, éternel enfant gâté, mauvais mari mais relativement bon père, qui ne se rend pas compte qu’il n’est plus un jeune premier…
Un scénariste renommé, hypocondriaque survolté et meilleur ami du précédent, qui remanie en secret le scénario du film dont il devait jouer le premier rôle…
Un producteur impitoyable, dur à cuire mais pourtant passionné de bouddhisme, qui est obligé de céder aux contraintes de sa coproduction améri­caine…
Une mère lunatique et une femme trop lucide qui mettent les pieds dans le plat…

Le tout dans un cocktail explosif, une comédie qui raconte l’autre face du monde feutré du cinéma !

Avec: Lorànt DEUTSCH, Vincent WINTERHALTER, Jérôme ANGER, Manoëlle GAILLARD, Caroline MAILLARD

Pièce de. Philippe MADRAL
Mise en scène. Daniel COLAS
Décor. Jean HAAS assisté de Juliette AZÉMAR
Costumes. Jean-Daniel VUILLERMOZ assisté de Nadia CHEROUK
Lumières. Pascal SAUTELET
Bande son. Sylvain MEYNIAC
Vidéo: OLIVIER LOUIS CAMILLE
Assistante m.e.s. Victoire BERGER PERRIN

Du 7 février au 8 avril 2017

Soirées
Mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi Ă  20h30
Matinées
Samedi Ă  17h30
et dimanche Ă  15h30 jusqu'au 12 mars inclus

Attention, les 14 février, 21 février, 28 février, 7 mars, 21 mars et 22 mars les représentations auront lieu à 21h

Philippe MADRAL - auteur

J’ai beaucoup fréquenté comme scénariste le monde du cinéma et de la télévision, et je rêvais depuis longtemps d’écrire une comédie qui raconterait les mésaventures d’un film en construction, avec toutes ses contradictions, ses paradoxes, ses reniements ou ses trahisons…

« Bankable » est un peu comme un bilan drôlatique de mon expérience dans ce domaine.

Je n’ai pas inventé Antoine, ce producteur puissant et redouté, qui pratique le bouddhisme et médite tous les matins, avant de tuer (moralement, s’entend !) une dizaine d’adversaires dans sa journée. Pas plus que je n’ai inventé Bruno, cette vedette masculine aussi insupportable qu’un enfant gâté, découvrant soudain qu’il n’est plus un jeune premier et se sentant menacé dans son existence même.

Quant à Pierre, le scénariste dont ma pièce raconte l’histoire, on se doute qu’il ne m’est pas étranger. Si je ne suis pas aussi angoissé et hystérique que lui, je ne suis pas moins hypocondriaque, en particulier quand la fureur ou le désespoir me saisissent d’être entrainé en cours d’écriture dans des dérives imposées soudain, en dépit de tout bon sens, par les contraintes de la production ou les caprices des vedettes.

Heureusement, il y a les femmes, qui tentent de calmer le jeu et de ramener problèmes et Egos à leur juste dimension. La mère de Bruno, Solange, ne peut pas être dupe de l’infantilisme de son enfant, tout comme la femme de Pierre, Sabine, ne peut que rire des humeurs changeantes de son mari qu’elle ne connaît que trop pour les prendre au sérieux.

Dans ce jeu de massacre plus comique que tragique, si les illusions, les regrets ou les ambitions de chacun sont sérieusement mises à mal, une chose subsiste pourtant et résiste au naufrage qui menace. au-delà de toutes les difficultés, le film se fera. Et c’est sans doute l’essentiel. Car au bout du compte, le projet commun passe avant les satisfactions d’amour-propre, et il n’est pas si mal, après tout, que le cinéma triomphe parfois de la vie.

Cela peut sembler cruel, et ça l’est.

Mais cela aura permis au moins aux personnages de découvrir leur vraie nature et l’idée que les autres se faisaient d’eux. Qui sait si cela ne les poussera pas à mieux maîtriser désormais leurs destins ?

"Un auteur de théâtre n'a pas, dans ses créations, la liberté de manœuvre et la fantaisie débridée de la Nature (ou de Dieu, si vous préférez). Il est tenu à plus de mesure, s'il veut être cru de ses lecteurs ou de ses spectateurs.

C’est pourquoi les personnages et les événements évoqués dans cette pièce sont de pure fiction.

Il n'existe pas, dans le monde du cinéma, de producteurs comme Antoine, de vedettes comme Bruno, et encore moins de scénaristes comme Pierre.

Dans la réalité, les producteurs, les vedettes et les scénaristes sont plus pervers, plus vantards, plus ambitieux, plus fornicateurs, plus malhonnêtes, plus lâches, et, d'une façon générale, plus prêts à tout pour assouvir les besoins de leurs Egos surdimensionnés."Ph. M

Daniel COLAS - metteur en scène

Bankable !… le grand mot est lâché. Comment, en effet, convaincre producteurs et investisseurs de s’engager dans le montage d’une pièce ou d’un film sans le concours d’acteurs ou d’actrices considérés comme tels ?

Ce qui m’a personnellement interpellé dans la pièce de Philippe Madral, c’est son regard porté sur la question. Car celui ou celle qui est bancable « bankable » pour les uns, ne l’est pas obligatoirement pour les autres ; et tel acteur de cinéma porteur pour le marché européen, ne l’est peut être pas pour celui des Etats Unis, par exemple. Il faudra alors chercher un autre acteur… sans le moindre remords - il ne s’agit en effet pour l’investisseur que de chair à canon, ou a peu prés.

« Bankable » est une comédie, bien entendu, mais si la pièce est bien souvent très drôle, le fond en est cynique et plutôt noir. Ce qui en fait, à mes yeux, tout son intérêt. Car il s’agit bien là de l’inhumanité sans concession de l’affairisme et des rapports de profits.

Pourtant, paradoxalement, la pièce s’ouvre sur l’espoir… car il y est question d’une double rédemption. celle du personnage de Pierre, tout d’abord, qui, écœuré par le système, décidera, in fine, d’abandonner ses travaux de commandes de scénariste - pourtant très grassement rétribués - pour s’adonner à sa véritable vocation, celle qui le motive depuis toujours, son véritable engagement d’écrivain, celui de romancier.
Quant à Bruno, il finira, lui, par abandonner ses oripeaux d’éternel adolescent, de star capricieuse et insolente, pour devenir ce qu’il découvre enfin être, c’est à dire un homme responsable, conscient de sa réelle valeur, de son besoin de quitter ce monde de faux-semblants pour mettre en lumière son véritable art de comédien, et de la nécessité d’ « être » vraiment pour enfin cesser de « paraître ». A n’en pas douter, ils ne seront plus, après cela, ni l’un ni l’autre, « Bankable », mais ils auront la satisfaction sûrement de ne plus se voir contraints de vendre leurs âmes au diable.

D’une construction séquentielle, un peu comme un film, la pièce juxtapose nombre de tableaux, en des lieux différents, comme autant de touches aux travers desquelles se révèlent les personnalités des individus. J’ai donc souhaité traiter la scénographie en conséquence. une scène nue, quelques meubles indicatifs d’espaces, et une grande ouverture sur les extérieurs traités en une succession abstraite et suggestive des humeurs et des lieux. Des lignes, des traits, des couleurs inspirés peut être de David Hockney ou encore Edward Hopper. De même, dans un souci de fluidité, il me semble important de gérer les successions de scènes à la manière de fondus-enchainés cinématographiques. De fait, les costumes seront volontairement colorés, sans agressivité mais un peu voyant, idéalisés, un peu comme dans une réalité rêvée… des couleurs de films hollywoodiens, un rêve américain.

Car de quoi s’agit-il, au fond. … De l’inévitable course au succès, donc à l’argent - ce dieu argent, rêve de tous et qui corrompt chacun. Une comédie noire, donc, mais dans un écrin rose, vert, ou bleu ; les sentiments sont vénéneux, mais à l’abri sous le masque de l’hypocrisie. Sombres calculs, crocs en jambes, faux semblants, chausse trappes, et coups bas sont au rendez-vous, mais bien cachés sous les apparences et les miroitantes facettes de l’illusion du bonheur que crée la puissance de l’argent… C’est de ceci, me semble t-il, que parle la pièce, et c’est de cela dont je voudrais, par cette mise en scène, rendre compte au travers de l’ébouriffant et drôlatique jeu de massacre que nous présente ce « Bankable ».

On en parle dans la presse