Criar uma Loja Virtual Grátis
Le Mec de la tombe d'à côté film streaming QHD

« Le mec de la tombe d’à côté », le livre qui m’a fait tomber des mains « Les désarçonnés », de Quignard….**

Le mec de la tombe d’à côté, de Katarina Mazetti ( collection Babel, traduction de Lena Grumbach et Catherine Marcus)

C’est un best-seller suédois.

Elle est bibliothécaire, toute beige et fade. Chez nous, on dirait qu’elle est grise. Elle s’appelle Désirée.

Benny est paysan, tout seul dans sa ferme avec 24 vaches laitières, depuis que maman est morte, laissant derrière elle des broderies au point de croix en quantité si grande qu’on pourrait en tapisser tous les murs de la maison et plus encore.

Ils se rencontrent au cimetière où la tombe de maman et du défunt mari sont voisines.

Tout les sépare, jusqu’à ce qu’un échange fortuit de sourires ouvre grand la porte aux rêves, à l’amour.

Un peu nunuche, n’est-ce pas. Oui, mais délicieux.

Jusqu’au bout, le suspense. sauront-ils concilier leurs origines si différentes ?…

D’accord, le compte rendu des difficultés à faire coïncider deux cultures que tout oppose peut paraître parfois assez caricatural. Mais je jure que cela ne l’est pas forcément tant que ça – il y a en France des spécimens de vieux célibataires pas piqués des hannetons, je connais des adresses !…

L’héroïne se rappelle un poème qui illustre l’histoire, « la voie lactée » de Zacharias Topelius. « Une femme et un homme, Salamite et Sulamit, habitent séparés chacun sur son étoile et ils s’aiment tellement qu’ils construisent un pont d’astres à travers le firmament ».

Qui peut dire de façon générale que tout amour naissant sait accorder de suite les mondes de deux êtres. Ces pas en avant, ces pas en arrière, ces agacements, ces attendrissements ne dépassent-ils pas le portrait de l’histoire d’une intello suédoise et de son pas-si-improbable-que-ça-amoureux paysan?

Pour en revenir au livre, s’il ne s’agit pas de grande littérature, c’est du dispense-plaisir. Je dirais qu’on est dans le voisinage d’Anna Gavalda, c’est à dire un univers proche, pas trop menaçant, qui ressemble à la vie, sans prise de tête. Parfois, c’est cela qu’on veut.

Ceux qui aiment ce genre seront tout contents de découvrir « Le mec de la tombe d’à côté », simple, émouvant, un peu naïf parfois. Et puis il y a des passages que je trouve drôles (qu’on n’en déduise pas quels sont les fantasmes secrets de l’auteure de cette chronique. Mais ça me fait rire, je l’avoue) :

« Ensuite, on a fait l’amour deux fois, directement. Sans la moindre finesse – mais il aurait été aussi difficile de nous arrêter que d’arrêter un train express sur sa lancée dans une ligne droite.

La troisième fois, j’ai murmuré dans son oreille « Maintenant on est comme deux chiens coincés l’un dans l’autre, il faut que quelqu’un nous jette un seau d’eau. », Et on a commencé à se déplacer dans l’appartement, toujours attachés l’un à l’autre. Elle a fait cuire des saucisses avec des œufs sur le plat, moi en elle, par derrière. Elle a mis un tablier sur son ventre, qu’elle a noué dans mon dos.

On est allés prendre une douche comme une bête préhistorique à huit pattes (…)».

Un livre pour se détendre et rêver, gentiment. Et puis il m’a été offert par Marie.

** Oui, honte à moi, « Les désarçonnés » m’est tombé des mains. trop triste! Premiers mots. « Il vomissait du sang. Les corbeaux venaient se poser, face à sa fenêtre, sur le toit pointu du pavillon du Louvre ». Bien sûr, ce sera de la vraie littérature et j’y reviendrai, mais, bon, il y a des jours, comme ça, où on en envie de légèreté….